L'échinocoque est un parasite qui est avalé par l'hôte, en majorité les chiens, les chats et les renards. Cette zoonose n’entrainant pas de réelles conséquences sur les animaux mais peut s’avérer très dangereuse chez l’humain.
Les dangers de la contamination par les échinocoques
Les risques pour les chiens et les chats
Chez les chiens et les chats, la présence d'échinocoques adultes dans l'intestin n'a, dans la très grande majorité des cas, aucune conséquence. Il est d'ailleurs impossible de savoir si son animal est porteur de ce type de vers sans faire une analyse de ses crottes.
Les risques pour l'Homme
Chez les humains, c'est la forme larvaire qui est rencontrée. Les larves d'échinocoques gagnent les organes internes et y forment des kystes, comprimant et détruisant les tissus, avec de graves conséquences.
- Les larves d'E. multilocularis se développent dans le foie. Elles sont responsables de la maladie appelée échinococcose alvéolaire. Les signes apparaissent en général plusieurs années après l'ingestion des œufs du parasite. La maladie se traduit par de la fièvre, une douleur abdominale, des troubles de la digestion, parfois une jaunisse. Le foie est progressivement détruit et cela entraîne le décès du malade. Le traitement est difficile : il faut essayer de retirer chirurgicalement les parasites, ce qui n'est pas toujours possible. Les médicaments antiparasitaires empêchent le développement du parasite mais ne les tuent pas, il est donc nécessaire de les prendre à vie.
- Les larves d'E. granulosus se développent surtout dans le foie et les poumons, mais peuvent aussi gagner d'autres organes comme les yeux ou le cerveau. La maladie chez l'Homme s'appelle hydatidose. Les signes varient en fonction des organes touchés : hépatite, troubles respiratoires, troubles neurologiques… Le traitement est chirurgical : il s'agit de retirer l'ensemble des kystes, ou, si ce n'est pas possible, d'essayer de les détruire sous échographie. Un traitement antiparasitaire peut aussi être instauré, mais le risque de rechute persiste.
Symptômes et conséquences chez l'humain
Les œufs ingérés par l'humain se transforment en larves qui vont ensuite coloniser le foie et former en apparence une tumeur au bout de quelques années. Les larves peuvent également atteindre d'autres organes comme les poumons et le cerveau.
Échinococcose hydatique
L'échinococcose cystique ou hydatique concerne essentiellement le foie et les poumons. Une hépatomégalie ou des kystes pulmonaires avec un rejet de sang, nommé hémoptysie, une toux et une dyspnée, c'est à dire des difficultés respiratoires, accentuées à l'effort ou en position couchée.
En cas de localisation pulmonaire, la rupture du contenu du kyste hydatique (une vésicule proligère appelée protoscolex) dans une bronche provoque son rejet par un effet de toux. Cette expectoration se manifeste par un liquide aqueux au goût salé.
En présence d'une localisation hépatique, la rupture du kyste dans le péritoine peut entraîner une dissémination des larves entrainant la formation de kystes secondaires. Ce phénomène de rupture s'accompagne généralement de fièvre et d'urticaire, d’une hyperéosinophilie voire un choc anaphylactique, c'est à dire une réaction allergique exacerbée engendrant de graves conséquences pouvant être mortelles. La forme hydatique est mortelle entre 2 et 4 % des cas.
Échinococcose alvéolaire
L'échinococcose alvéolaire est une pathologie grave qui se développe lentement, sur plus de 15 ans. Aucun symptôme pendant ce laps de temps ne se manifeste. Elle provoque la formation d’alvéoles au niveau du foie.
Après de nombreuses années, apparaissent des douleurs abdominales, une hépatomégalie, c'est à dire une augmentation du volume du foie, une jaunisse due à l'accumulation de bilirubine, et de la fièvre. Ces symptômes sont souvent confondus avec une cirrhose ou un cancer du foie lors d’un diagnostic par imagerie comme le scanner, une IRM ou encore une échographie.
L'échinococcose alvéolaire présente des risques de mortalité importants si elle n'est pas traitée, engendrant une diminution de l'espérance de vie pouvant atteindre 20 ans. Sans traitement, elle entraine un risque de décès de 60% des cas.
Quelles sont les précautions à prendre pour diminuer le risque de contamination ?
Les précautions mentionnées ci-dessous sont à respecter en zone endémique uniquement, sur le plateau ardennais :
- porter des gants à usage unique et un masque pour manipuler les renards et autres animaux infectés, vivants ou morts, ainsi que leurs excréments;
- éviter de consommer des légumes crus provenant de jardins accessibles à des renards ou des fruits sauvages crus provenant d’un endroit potentiellement souillés par des renards infectés : le lavage ne suffit pas : il faut absolument les cuire avant de les manger (conditions de cuisson : 10’ à 60°C, 5’ à 70°C ou 1’ à 100°C; la congélation domestique (-18°C) est sans effet).
- se laver les mains à l’eau chaude et au savon après tout travail impliquant un contact avec de la terre potentiellement contaminée (travaux agricoles, de jardinage, …) ou après avoir brossé ou caressé un chien ou un chat ayant séjourné dans une région à risque;
- vermifuger toutes les 4 semaines avec un médicament actif sur ce parasite, tel le praziquantel, les chiens et les chats vivant dans une région potentiellement à risque.
Source: https://lasante.net/fiches-conseil/pathologies/echinococcose-alveolaire-humaine.htm